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Et si on reprenait les attentats du 11 septembre depuis le début à aujourd'hui ?

Il y a tout juste 20 ans, la nation américaine subissait la pire attaque terroriste de son histoire. Le 11 septembre 2001 est une journée noire pour le monde qui assiste en direct à la destruction, par des avions de ligne détournés, de quelques-uns des plus importants monuments américains. Parmi eux, on retrouve le World Trade Center et le Pentagone. Ces événements, organisés par l’organisation islamique Al-Qaïda, ont tué sur cette seule journée 2 977 individus et 19 pirates de l’air. Les estimations du nombre de blessés sont larges ; entre 6 291 et 25 000. Ces 24 heures d’horreur choqueront et feront basculer le monde dans le 21ème siècle. Afin de mieux comprendre la genèse, la journée, mais aussi l’après 11 septembre, nous vous invitons à lire les prochaines lignes de ce premier article de la saison 2021-2022 de Grunge News…


Photo prise le 11 septembre 2001, alors qu'un deuxième avion s'écrase dans la tour sud du World Trade Center. (AFP / Seth Mcallister)

Nous sommes dans la nuit du 24 au 25 décembre 1979 en Afghanistan, en pleine Guerre Froide. L’armée Rouge intervient dans le pays afin de maintenir le fragile pouvoir communiste en place mais aussi pour le stabiliser sur le plan politique comme sur le plan sécuritaire. Les Soviétiques soutiennent alors l’armée afghane contre les rebelles (des combattants s’engageant dans le djihad, les moudjahidines) qui eux, sont soutenus et financés par les Etats-Unis. Cette aide attribuée par la CIA est secrète et est nommée “Programme afghan“. Elle est mise en place par le président Jimmy Carter qui fait face à la montée du bloc socialiste, (dont l’URSS en est son leader).


Les combats font rage dès 1980 où plus de 80 000 soldats soviétiques sont déployés sur le territoire. Avec l’aide des Américains, les moudjahidines reprennent peu à peu 80% des terres du pays à l’exception des grandes villes encore conservées par les Afghans se battant avec les soviétiques. En décembre 1982, l’ambassade de l’URSS est attaquée et le commandant Massoud (leader des moudjahidines), en profite pour étendre son influence. 2 ans plus tard, en 1984, des étrangers se joignent au combat des rebelles afghans en honneur au djihad. Parmi eux nous retrouvons ; Abdallah Azzam, Ayman Al-Zawahiri et Oussama ben Laden. Ceux-ci vont former “Le Bureau des services“ (Maktab al-Khadamat (MAK)), qui consistent à récolter des fonds importants (de la part de musulmans) pour financer le recrutement et la formation militaire et idéologique d’individus étrangers voulant se battre à leurs côtés. L’organisation devient rapidement une cible pour les USA qui la place sur la liste officielle des organisations terroristes aux Etats-Unis.


Des moudjahidines du Hezb-e Islami Khalid en 1987 (CC BY-SA 3.0)

En 1987, après des années de combats infructueux, Mikhaïl Gorbatchev (dirigeant de l’URSS de 1985 à 1991), annonce publiquement le retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan. En 1988 l’armée Rouge se libère des combats en Afghanistan. A cette fin, la guerre civile prend place en opposant les différents groupes moudjahidines, l’armée afghane fidèle au président communiste Mohammed Nadjibullah et Oussama ben Laden avec ses combattants arabes.


Mikhaïl Gorbatchev (via Larousse.fr)

Selon le journaliste britannique Jason Burke, ce dernier n’avait pas reçu d’aide financière de la part des Etats-Unis puisque son armée était constituée de volontaires arabes et non de résistants afghans. De cette manière, le groupuscule de l’ennemi des Américains renforça son pouvoir et sa puissance militaire grâce à l’argent des dons des musulmans/arabes volontaires mais aussi grâce à sa fortune (en partie due à l’entreprise de construction de son père, “Saudi Bin Ladin Group“) qui lui permettait de construire des camps d’entraînements, des hôpitaux, …


En 1989, le mentor du Saoudien Oussama ben Laden, Abdallah Azzam, est assassiné dans un attentat à la bombe. Encore aujourd’hui nous ne connaissons pas l’auteur des faits mais de nombreuses théories accusent ben Laden ou même Ayman al-Zawahiri. Le terroriste qui attaquera les Etats-Unis quelques années plus tard à l’aide d’avions de ligne, se retrouve donc à la tête d’Al-Qaïda, anciennement le MAK (“Le Bureau des services“). Dans cette même époque, le commandant Massoud annonce refuser toute aide de ben Laden, estimant qu’il est un danger pour la communauté internationale, de plus, selon lui, il soutient les talibans, ennemis du leader moudjahidine.


Oussama ben Laden et le drapeau d'Al-Qaïda en fond (AFP)

Lorsque la guerre d’Afghanistan de 1979 à 1989 se termine, le bloc de l’Est est affaibli, l’objectif des Américains est rempli. De fait, les Etats-Unis mettent un terme au “Programme afghan“ dès le 1er janvier 1992 (en 1990 déjà, le financement et le soutien logistique avaient été stoppés). Suite au chaos dans le pays, les talibans s’allient à ben Laden afin de faire la guerre sainte, le jihad. En 1996, les talibans montent au pouvoir afghan et promettent l’ordre et la sécurité.


Ben Laden devient donc l’une des plus importantes menaces pour les Etats-Unis. Le terroriste considère qu’il faut perpétuer le djihad à travers le monde quoiqu’il en coûte. De plus, il voudrait que les Américains reviennent en Afghanistan afin de remporter une seconde guerre, suite à celle contre les soviétiques (1979-1989) et le gouvernement afghan. Dans une vidéo du 7 septembre 2007 il incite les Américains à s'islamiser en précisant que « le seul moyen d'obtenir la paix est de vous (les Américains) convertir à l'islam ». Pour autant, ce document est douteux, en partie par l’apparence physique différente du leader d’Al-Qaïda.

Photo prise suite à l'attentat du 26 février 1993 contre le World Trade Center (crédit : Betsy Herzog / AP)

Le 26 février 1993, le premier attentat contre l'une des tours jumelles du World Trade Center est perpétué. Bilan ; 6 morts et plus de 1000 blessés. Ramzi Yousef est l’organisateur de l’événement. Selon ses plans, la bombe située dans le parking de la tour Nord aurait dû provoquer son écroulement et entraîner la tour Sud dans sa chute. Objectif non atteint, il sera arrêté au Pakistan en février 1995. Suite à cet “échec“, son oncle, Khalid Cheikh Mohammed, décide de rencontrer le chef du réseau terroriste Al-Qaïda, Oussama ben Laden, afin de présenter ses plans d’attaques contre les Etats-Unis. Il propose un plan d’attaque trop “ambitieux“ selon le riche Saoudien et revoient ensemble l'élaboration d'une nouvelle organisation pour ces attentats. C’est ainsi que vont s’organiser les attaques ciblées du 11 septembre 2001. Oussama ben Laden considérera Khalid Cheikh Mohammed comme étant le “cerveau“ des opérations de cette journée noire. Pour cet attentat suicide de grande envergure, les lieux emblématiques des Etats-Unis sont visés, à commencer par les Twin Towers, pour “réussir“ là où Ramzi Yousef a échoué.


Un peu plus d’un mois avant les actes, le 6 août 2001, la CIA présente au président George W. Bush les risques d’une potentielle attaque du leader ben Laden, sur le sol américain. Le 9 septembre, le commandant Massoud est tué dans un attentat suicide perpétué par deux faux journalistes d’Al-Qaïda qui déclenchent leur bombe lors de l’interview. Il avait essayé de prévenir de la dangerosité du leader ben Laden et prévoyait même des combats avec l’appui des Etats-Unis, contre les talibans et Al-Qaïda.


Le commandant Ahmed Shah Massoud, en Afghanistan en 1985 (© Reza Webistan)


Déroulement des événements du mardi 11 septembre (heures américaines) :


8h46 : Le vol 11 d’American Airlines, un Boeing 767, à destination de Los Angeles s’encastre dans la tour nord du World Trade Center. A son bord, 76 passagers, 11 membres d’équipage et 5 des 19 pirates de l’air de la journée.


8h50 : Le président George W. Bush, est mis en alerte. La première hypothèse est celle d’un accident exceptionnel.


9h03 : Le vol 175 de United Airlines frappe la tour sud. A bord de ce Boeing 767, également à destination de Los Angeles, se trouvent 65 personnes dont 5 terroristes.


9h05 : En visite d’une école primaire en Floride, le chef de cabinet du président lui annonce qu’« Un deuxième avion a frappé la deuxième tour. L’Amérique est attaquée ».



9h25 : La Federal Aviation Administration (Autorités de l’Aviation Civile), annoncent la fermeture de l’espace aérien américain. Tous les décollages sont désormais interdits.


9h37 : Le vol 77 d’American Airlines, en direction de San Francisco, se crash sur la façade ouest du Pentagone. Les 64 passagers et 125 personnes au sol périssent dans ce troisième attentat de la journée.


9h59 : La tour sud s’effondre sur elle-même en quelques secondes. Les rues de New-York City sont instantanément prises d’un épais et violent nuage de poussières, de débris et de cendres.


10h03 : Le vol 93 à destination de San Francisco s’écrase au sol, dans l’ouest de la Pennsylvanie. Les passagers avaient été informés grâce à leurs téléphones portables de la tragédie qui se déroulait à New York. Sachant que leur avion avait été détourné, ils se sont battus contre les terroristes afin d’éviter qu’il ne se crash sur un nouveau monument. Selon les interrogatoires de Khalid Cheikh Mohammed, le Capitole était visé. Les 33 passagers, les 7 membres d’équipage et les 4 terroristes meurent sur le coup.


10h28 : La tour nord s’écroule, Manhattan est recouvert d’un nouveau nuage qui emprisonne les New-Yorkais encore chez eux. Sortir dehors est devenu impensable, l’air est irrespirable et il est impossible de voir.


13h04 : George W. Bush place les forces armées en « état d’alerte maximum » et promet « traquer et punir les lâches responsables » des attentats. Il sera de retour à la Maison Blanche dans la soirée.


17h20 : Le bâtiment 7 du World Trade Center s’écroule lui aussi mais sans faire de victime. Sa structure s’est dégradée ce jour, à la suite de feux importants déclarés dans le bâtiment.


Les jours suivants des recherches se font dans les décombres de la catastrophe. 23 personnes, seulement, seront sauvées des décombres en vie. Au total, sur la seule journée du 11 septembre, le nombre de victimes liées à ces attentats s’élèvent à 2 977 morts.



Le président George W. Bush, le 11 septmebre 2001 (crédit : AFP / TIM SLOAN)

Les motivations de ces attentats sont clairement définies par ben Laden qui expliquera dans des interviews être dérangé par le soutien des États-Unis à Israël, la présence américaine en Arabie Saoudite mais aussi à cause des sanctions américaines contre l'Irak après la guerre du Golfe (1990-1991). Pour ben Laden, la politique américaine en Israël est contraire à la sienne. Israël « tue et punit les Palestiniens avec de l'argent américain et des armes américaines » dit-il.


Suite à l’événement dramatique, George W. Bush ainsi que les forces de l’OTAN envahissent l’Afghanistan suspectant les Talibans de protéger le leader Oussama ben Laden, jusqu’alors, le responsable présumé du 11 septembre. Le gouvernement taliban en place depuis 1996 s’écroule en quelques jours laissant place à la République islamique d'Afghanistan, en 2004.


L’année suivante, en 2002, Khalid Cheikh Mohammed s’auto-proclame organisateur des attentats du 11 septembre 2001. Le 1er mars 2003, il est arrêté au Pakistan par des policiers du pays, aidés d’agents de la CIA. Le détenu est transporté dans une prison située hors des Etats-Unis afin d’éviter d’être soumis au système judiciaire du pays. De cette façon, le terroriste est torturé jusqu’à 183 fois en un seul mois afin d’obtenir des informations qui seront jugées, pour la plupart, fausses, selon le Sénat.


Khalid Cheikh Mohammed (crédit : AP)

En septembre 2006, l’homme est transféré dans la prison de haute sécurité des Etats-Unis, située à Cuba, Guantanamo. Dans la foulée, il annoncera fièrement devant le tribunal militaire : “J’étais responsable de l’opération du 11 septembre, de A à Z“.

La même année, Rex Tomb, chef de l'Investigation Publicity, annonce publiquement que le FBI ne dispose pas de preuves tangibles pour relier aux événements du 11 septembre, celui qui finance et dirige Al-Qaïda, ben Laden. Pourtant, en 2004, la Commission du 11 établissait la responsabilité du réseau Al-Qaïda, et qu’Oussama ben Laden en était le commanditaire.


Devenu ennemi public numéro 1 aux Etats-Unis, le leader d’Al-Qaïda a réussi pendant près de 10 ans à échapper aux Américains. Pourtant, en 2010, il est localisé dans un complexe de haute sécurité situé à Abbottabad, une ville au Pakistan. Un grand homme mince avec une grande barbe est souvent vu ici. Les analystes de la CIA le surnomment “le marcheur“. Pour un expert de la CIA, il y a 70% de chances que “le marcheur“ soit bien le terroriste qu’ils cherchent. Le 29 avril 2011, le président de l’époque, Barack Obama, confirme l’exécution d’un raid des forces armées américaines visant à tuer le dirigeant d’Al-Qaïda. Le plan est lancé dans la nuit du 2 mai 2011. La tension se fait sentir sur la célèbre photo montrant Barack Obama, Joe Biden et leurs conseillers suivre en direct à l’attaque.

Le président Barack Obama, le vice président Joe Biden et leurs conseillers suivent le raid du 1er mai 2011 dans la salle de crise (crédit : Pete Souza)

Quelques minutes après le début de l’assaut, les SEAL Force Special tuent d’une balle en pleine tête, le commanditaire des attentats du 11 septembre 2001. 38 minutes auront été nécessaires pour mener à bien cette attaque. Aucune perte américaine n’est à déplorer et la mort de ben Laden est un sentiment de justice selon John Brennan, ancien président au sein du Bureau exécutif du président des États-Unis. Il se remémore ; "Nous voulions le trouver et rendre aux victimes du 11 septembre la justice qu'elles méritaient".

Ce raid marque donc une étape de franchie dans les enquêtes et conséquences des attentats du 11 septembre 2001.


Le mois d’août 2021 marque le retrait des troupes américaines en Afghanistan suite à la décision de Donald Trump, confirmée par Joe Biden, après 20 ans sur le terrain. Le 15 août 2021, la République islamique d'Afghanistan tombe aux mains des talibans qui rétablissent un gouvernement strict et autoritaire. Le mardi 7 septembre 2021, le chef suprême des talibans (Hibatullah Akhundzada) s’exprime : « J’assure tous nos concitoyens que les gouvernants travailleront durement à faire respecter les règles islamiques et la charia dans le pays ».

Pour certains, cette prise de pouvoir éclair est un retour 20 ans en arrière tandis que d’autres comprennent une amélioration du niveau de vie en Afghanistan, malgré tout.


Les talibans dans le palais présidentiel suite à la fuite du président Ashraf Ghani, le 15 août à Kaboul / (crédit : Zabi Karimi / AP / SIPA)



Site du Ground Zero, où étaient situées les 2 tours jumelles (capture d'écran via www.viator.com)

20 ans après les pires attentats commis sur le sol américain, les talibans reviennent au pouvoir et bannissent tout mode de vie occidental qui avait pu être instauré durant ces dernières années. La journée du 11 septembre 2001 aura marqué un tournant décisif dans l'entrée du 21ème siècle. Le monde basculait dans une lutte contre le terrorisme islamique qui tue chaque année. La France a été touchée par de tels actes le 13 novembre 2015 avec l'assaut du Bataclan, du stade de France et de terrasses Parisiennes. Cette guerre islamique pour le djihad va-t-elle un jour se finir ou restera-t-elle sans cesse un sujet d'actualité ?



 
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