Le mercredi 15 septembre 2021 à 20h03, la fusée Falcon 9 de Space X décolle avec à son bord 4 membres d’équipage mais aucun n’est astronaute ! Pourtant, il y avait de quoi être rassuré et heureux de voir ce décollage puisque c’est effectivement le premier vol de tourisme spatial en orbite emmenant au-dessus de nos têtes des passagers privés et non des professionnels. Le moment est historique, magique, une telle mission est donc encore prévue pour janvier 2022 avec à son bord 3 hommes d’affaires. L’objectif est ici de démocratiser le voyage spatial en le rendant accessible à tous. Cependant le prix du billet est assez cher, il faudra débourser quelques millions d’euros afin de vous offrir ce grand plaisir. Pour éviter de passer par la case paiement, une autre méthode existe pour voyager dans l’espace, devenir astronaute ! Mais comment devient-on astronaute (ici à l’ESA) ? Y-a-t-il des études spécifiques à suivre, un entraînement sportif à suivre … ? Des questions auxquelles nous allons répondre dans cet article …
Etape 1 - Les critères de base :
Dans le meilleur des cas il faudrait mesurer entre 1m55 et 1m90. L’explication rationnelle à ce critère qui peut paraître étrange est tout simplement qu’un astronaute qui mesurera dans ce créneau de taille pourra facilement entrer dans les navettes spatiales. Depuis 2011, la majorité des vols européens dans l’espace s’opèrent à bord de Soyouz (lanceur russe dont la conception date des années 50) et quelques décollages ont lieu dans les vaisseaux chinois Shenzhou (premier vaisseau spatial habité développé par la Chine). Ces 2 types de vaisseaux étant étroits pour les passagers, la taille de ceux-ci est à prendre en compte pour qu’ils puissent gérer le tableau de bord, leur confort, … Cependant, avec les avancées technologiques de Space X, la taille n’est presque plus un problème aux Etats-Unis. La société d’Elon Musk a réussi à développer des lanceurs spacieux et pratiques pour les scientifiques à bord de leurs lanceurs. Physiquement, vous devez aussi avoir un IMC normal ainsi que 10/10 pour chaque œil.
Vous ne maîtrisez pas bien l’anglais ? Alors révisez intensément puisqu’il est nécessaire de savoir parler l’anglais tout autant qu’une seconde langue de votre choix (le russe peut-être un bon choix mais n’est pas une obligation). Savoir converser en plusieurs langues est impératif lorsque l’on est astronaute puisque nous sommes rapidement amenés à collaborer avec des scientifiques d’autres nationalités. Pour l’exemple, l’astronaute de l’ESA, Thomas Pesquet, parle l’anglais, l’espagnol, l’allemand, le russe, le chinois.
Pour espérer devenir un jour astronaute à l’ESA il faudra aussi que vous soyez citoyens des pays membre de l’Agence Spatiale Européenne, soyez rassuré, la France est bien membre !
Vous avez moins de 50 ans ? Alors vous êtes aussi en liste pour participer aux prochains décollages avec l’ESA ! Le Dr.Guillaume Weerts (responsable de la gestion du centre des astronautes européens de l'ESA) assure “Nous espérons que les astronautes que l'on recrute restent avec nous minimum quinze ans“, c’est pourquoi les candidats âgés entre 27 et 37 ans sont favoriser. Pour la promotion de 2008, l’âge limite accepté était 40 ans.
Homme ou Femme, vous avez autant de chances ! Le Dr.Guillaume Weerts assure que la sélection des meilleurs ne se base sur "aucun critère lié au sexe, et les femmes ont autant de chances de passer au travers.". En 2008, moins de 16% des inscriptions concernait des femmes, en 2021, 24% les concernaient !
Etape 2 - Le parcours professionnel :
Pour espérer être un jour payé pour étudier dans l’espace, il faudra avant tout que vous soyez diplômé (au moins), d’un master en sciences ou niveau ingénieur. Après le diplôme en poche, avoir au minimum 3 ans d’expérience professionnelle dans un domaine scientifique est nécessaire. Avoir avec soi un diplôme de pilote d’essai expérimental ou d’ingénieur d’essai, peut être un vrai plus. Thomas Pesquet, actuellement dans l’ISS, a été ingénieur en aéronautique mais aussi pilote de ligne avant de devenir astronaute.
Si vous n’avez pas votre permis de conduire, passez-le, l’ESA le demande pour être mobile facilement sur Terre.
Etape 3 – le recrutement :
Une fois l’étape 1 et 2 cochées, rendez-vous aux inscriptions de l’ESA. Or, les phases d’inscriptions n’ont pas lieu souvent, outre celles de 2021, les dernières inscriptions remontaient à 2008. Avant de déposer votre CV, l’ESA vous met en garde, vous devez être prêt à travailler à des horaires variables, loin de chez vous, résister à la pression et enfin, être motivé.
Chaque étape du recrutement est éliminatoire alors soyez entraîné !
Les chiffres ci-dessous indiquent le nombre de candidats restants (estimation) en fonction des prévisions de l’ESA par rapport aux inscriptions reçu jusqu’au 28 mai 2021.
Test 1 : Exercices cognitifs, de personnalité, de technique, de coordination motrice. (environ 1500 candidats)
Test 2 : Exercices psychométriques (pour mieux comprendre un individu), tests pratiques. (environ 800 candidats)
Test 3 : Examens médicaux sur les capacités physiques et mentales des candidats. (environ 200 candidats)
A cette issue, environ 40 candidats auront toujours leur nom inscrit sur la liste mais davantage d’entretiens élimineront une vingtaine d’individus. Sur le groupe restant, seuls 2 à 4 astronautes seront sélectionnés, nous serons alors en 2022.
Etape 4 - Vous êtes recruté, l'entraînement avant le décollage :
Après avoir été recruté, vous aurez encore quelques années de travail avant de décoller dans l’espace. Vivre dans l’ISS demande aussi une importante préparation physique et mentale. Les conditions de vie dans la station sont bien différentes de celles que nous connaissons sur Terre. L’impesanteur jour déjà un grand rôle, il faut savoir adapter son corps à ne plus avoir de poids. Les scientifiques qui occupent le laboratoire volant, doivent aussi vivre avec les ressources qu’ils ont à bord (vivres et eau entre autres), un travail de gestion des stocks est ainsi opéré tout au long de la mission. Les déchets produits sont quant à eux, réduits au minimum. A bord de l’ISS, il est nécessaire de faire du sport chaque jour pour entretenir les muscles, les os et le système vasculaire de son corps, contre les effets de l'impesanteur.
La préparation s’étale sur plusieurs années (7 ans pour Thomas Pesquet) où les scientifiques vont principalement apprendre l’informatique (mais aussi les sciences en général) et le russe. Ils sont aussi conditionnés physiquement au décollage, au mode de vie, … La plongée, la spéléologie et des stages de survies sont au programme pour nos astronautes.
Enfin, des simulations sont aussi prévues afin de mettre dans les conditions les plus réalistes les individus sélectionnés. L’une des simulations les plus importantes est sûrement celle du conditionnement aux sorties extravéhiculaires. Plongée dans une grande et profonde piscine, une reproduction de l’ISS siège pour permettre aux astronautes de s’entraîner à effectuer tout type de réparation sur la station. Les sorties durent en moyenne 6 heures et durant cette période, le risque est élevé, il faut tout connaître de ses missions tout en sachant bien comment se sécuriser pour revenir sain et sauf à bord du vaisseau spatial !
Une fois toutes ces étapes cochées, vous êtes enfin prêt pour le jour J, le décollage ! Le métier d’astronaute est parmi les métiers les plus rêvés mais aussi les plus compliqués à atteindre, cependant, à force de travail, de persévérance et de motivation, vous y arriverez peut-être. Pour le moment l’ESA n’a pas communiqué de nouvelles dates pour recruter de nouveaux astronautes. Nous devrons sûrement patienter encore quelques années avant de pouvoir postuler mais avant tout, attendons octobre 2022 pour la délibération du jury qui présentera ses futurs astronautes.
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