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Le BAC 2020

Avec la pandémie de COVID-19, le BAC en France et dans le monde a été lourdement perturbé. Comment le baccalauréat va alors se dérouler cette année, quel est même l'histoire de cet examen, quel est le sentiment des jeunes dans le monde face à une telle situation ? Grunge News s'est penché sur ces questions et y a répondu, pour vous, dans cet article ! Au programme ; explications poussées, interviews, ...


Source : lyceemermoz.com

Les premiers examens apparaissent en France au XIVème siècle. A cette époque, ils sont divisés en quatre filières : Droit, art, théologie et médecine. Ils se déroulent à la faculté et seuls les garçons y ont accès. C’est donc élitiste car à l’époque, ce n’est seulement qu’une minorité de français qui peuvent étudier. De plus les quatre filières n’ont pas la même valeur, la théologie étant considérée plus prestigieuse que l’art par exemple.


Huile sur toile de François Gérard "Napoléon Ier en costume du Sacre Type" (1805)

Puis arrive la révolution française, et avec elle, la fermeture des facultés. Ce n’est alors qu’en 1808 que Napoléon 1er marque la réouverture des établissements et décide d’instaurer le « bachot », soit l’ancien nom du baccalauréat. Avec cet examen il veut faire de la France une nation intelligente et créer des élites administratives et politiques. C’est aussi la première fois que l’Education est dirigée par l’état et non par l’Eglise. Cet examen est divisé en 5 disciplines qui s’appuient sur l’idéologie de Dieu (lettres, médecine, droit, science, théologie). C’est Napoléon qui donne la forme au BAC que nous connaissons tous, en créant d’abord les épreuves orales, puis les épreuves écrites et l’arrivée des mentions. Ces mentions peuvent aller de mal à très bien. Cependant il n’y a toujours pas de notes.


Ce n’est qu’en 1890 que Jules Ferry, jugeant l’examen obsolète, décide de le réformer, et d’ajouter un système de notation entre 0 et 20 points. 10 ans plus tard, la première loi interdisant la tricherie au BAC est signée.

Il faut appuyer sur le point que le bac du XIXème siècle est bien plus compliqué que celui que nous connaissons aujourd’hui, et demande beaucoup plus de travail. Nous pouvons le comparer au niveau d’un master dans notre système d’Education actuelle. L’épreuve est donc toujours très élitiste malgré les réformes entreprises par l’état.

Au XXème siècle, l'examen se popularise. Les femmes qui n’ont toujours pas accès à cet examen, 700 ans après sa création, finissent par obtenir le droit de s’y présenter en 1924.

En 1930, les lycées publics sont créés permettant à des enfants des classes moyennes de poursuivre leur scolarité plus longtemps. Le problème est aussi dans les mentalités, les parents préférant faire entrer leurs enfants le plus vite possible sur le marché du travail, pour subvenir aux besoins de la famille. C’est pour cela qu’en 1959, la scolarité obligatoire est allongée jusqu’à 16 ans.


Une manifestation gaulliste à Paris le 30 mai 1968 (© Crédit photographie : Archives UPI/AFP)

En 1968, le BAC connaît une nouvelle réforme. Il est composé de 5 filières : la série A (littérature, philosophie), la série B (sciences économiques et sociales) la série C (maths) la série D (maths et sciences de la nature) et la série E (maths et techniques).

L’épreuve de Français devient une épreuve anticipée à la fin de la première.


Puis en 1985, le baccalauréat professionnel est créé.

Tous ces changements permettent d’augmenter le taux de réussite de 20 à 70% en 40 ans. Cependant, cette volonté d’obtenir un grand nombre de bacheliers chaque année fait baisser le niveau général de l’examen. A en voir la courbe de réussite du bac de 1967 à 2019, ce taux n'a fait qu'augmenter !


Enfin en 1993, l'épreuve terminale prend la forme que nous connaissons à présent avec les trois filières, S, ES et L.

Le BAC est donc passé en 1 siècle et demi d’un diplôme élitiste à un diplôme indispensable pour accéder aux études supérieures.

Depuis sa création, le baccalauréat n’a jamais connu de mesure d’adaptation en fonction de la situation politique du pays, sauf en 1968.

La révolution de mai 1968, connu de tous, pousse les enseignants et les élèves à descendre dans la rue pour protester auprès du reste de la population. Beaucoup d’établissements sont bloqués, et les cours ne sont pas assurés. Cette situation devient une situation de crise, et sème le trouble dans le gouvernement. Le ministre de l’Education refuse de reporter le BAC et finit par démissionner de son poste le même mois. Son successeur, organise donc une alternative avec des épreuves sous forme oral, se tenant toutes la même journée. Les notes sont connues le soir même.


épreuve du baccalauréat le 27 juin 1968 à Paris (AFP)

Cette année-là le BAC est obtenu par les étudiants avec un taux de réussite de 81.3%, tandis que celui de l’année précédente n’avait eu que 60%.

Les épreuves de 1968 sont longtemps restées dans les mémoires et ont porté préjudice à des milliers d’étudiants. Effectivement, il était considéré par les employeurs comme ayant moins de valeur que le diplôme remis des années précédentes.

Aujourd’hui le BAC connaît une nouvelle réforme encore avec le mandat de Mr. MACRON.

En effet en 2021, le baccalauréat prendra une nouvelle forme. Ce nouvel examen comprend quatre épreuves auxquelles s’ajoute un grand oral.

Les E3C sont des épreuves faisant parties d’un contrôle continu, mais se passent tout de même sous la forme d’épreuves surveillées et représente 30% du résultat final de l’examen.

Tandis que les notes obtenues tout au long de l’année comptent pour 10%, 60% de la note finale repose sur les épreuves finales.


Crédit : © MAXPPP

Nous sommes le 3 Avril 2020 et c’est alors que face à la situation actuelle du pays, dû à l’épidémie de COVID-19, le ministre de l’Education nationale français Jean Michel BLANQUER a annoncé des adaptations pour le BAC 2020. Mr. BLANQUER a annoncé que les élèves de Première n'auront droit qu'à l’oral de français qui aura lieu s’il y a bien évidemment un retour à la normale. Or le nombre de textes à étudier pour l’examen serait réduit (12 pour les voies technologiques et 15 pour les générales). Le ministre a aussi précisé que toutes les épreuves de Terminales seraient annulées et que les notes délivrées pour l'obtention du diplôme serait la moyenne de celles obtenues par l’élève au premier et au second trimestre. Les notes du troisième trimestre pourraient aussi être prises en compte si les élèves reprennent les cours à temps. Les notes obtenues pendant le confinement ne seront pas comptées mais une note de bulletin sera délivrée en plus du contrôle continu.

"Un jury d'examen des livrets arrêtera les notes définitives. Ce jury étudiera les livrets scolaires pour, le cas échéant, valoriser un engagement, les progrès des élèves, garantir l'équité entre les candidats, et vérifier, c'est un point important, l'assiduité des candidats"

Pour avoir son BAC, l’élève devra se présenter en cours (s’il y a un retour à l’école) jusqu’au 4 Juillet. Elément non-négligeable, les mentions « Assez Bien », « Bien », « Très Bien », « Félicitations » et « Médaille » sont quant à elles préservées.


La présence d’un examen final à la scolarité d’un élève est en France le BAC, mais ce dernier a ses équivalents à travers le monde.

Face aux actualités mouvementées nous nous sommes penchés principalement sur 2 pays, les Pays-Bas et les Etats-Unis, où l’équipe Grunge News a interviewé pour vous des élèves de ces 2 Etats. Le but étant alors de mieux connaître le ressenti de jeunes dans le monde vis-à-vis de cette situation exceptionnelle.

Aux Pays-Bas les bars, restaurants, écoles, … sont fermées depuis le 16 Mars et le 24 Mars, le gouvernement des Pays-Bas a annoncé l’annulation des examens de fin d’études (étant l’équivalent en France du BAC de français). C’est donc aussi sur un contrôle continu des notes reçues durant l’année que reposera l’obtention ou non du diplôme.

Grunge News a alors voulu savoir, pour vous, comment les jeunes vivaient la situation.

source de l'image : www.sts-education.com

Interview de Grunge News à Sofie STOOP (Pays-Bas), 17 ans :

Grunge News : Que pensez-vous des précautions prisent par le gouvernement comme la fermeture des écoles ?

Sofie : Je pense que c'est bien parce qu'ils prennent soin des gens et ne veulent pas qu'ils attrapent le virus. Mais je ne pense pas que cela fonctionne si bien parce que toutes les personnes de mon âge continuent de se détendre avec des groupes de plus de 3 personnes. Tout le monde ne suit pas les règles, maintenant ils doivent faire payer des amendes pour que les gens obéissent aux règles.


Grunge News : Quelle est l’atmosphère chez la jeunesse aux Pays-Bas vis-à-vis du virus ?

Sofie : La plupart de mes amis ne peuvent pas sortir et ne sont pas dans des maisons mais en appartement alors pour eux la quarantaine est très ennuyeuse. J'ai, au contraire trouvé ça vraiment cool parce que maintenant j'ai assez de temps pour faire les choses que j'aime (à l'intérieur de ma maison). Je n'aime pas le fait que je ne puisse pas voir mes amis et sortir, de plus la météo est vraiment bonne ici en ce moment donc c'est triste qu'on ne puisse pas sortir.

Interview de Grunge News à Yaisa STOOP (Pays-Bas), 17 ans :

Grunge News : Avez-vous peur du virus, pourquoi ?

Yaisa : Je n'en ai pas peur, mais il n’est que très connu et c’est ce qui peut le rendre terrifiant. Je ne sais pas ce qui va arriver ni comment ça va finir. Nous devons être là les uns pour les autres et savoir que nous sommes tous dans le même bateau.

Grunge News : Que fais-tu dans ta vie quotidienne en confinement, qu’est ce qui a changé ?

Yaisa : Il y a eu beaucoup de changements dans ma vie quotidienne, nombreux sont positifs. Nous ne devons pas nous arrêter car la vie continue. Je ne m'ennuie pas encore et j'ai quelque chose à faire tous les jours. Je remarque que nous regardons les choses d’un angle différent qu’à l’habitude car il ne se passe pas grand-chose d'excitant maintenant. L'avenir est incertain.

Désormais, attardons-nous à la situation aux Etats-Unis. Lilou TAUBAN, 17 ans vit à Miami en Floride et nous résume la situation tout en répondant à notre question : Est-ce que ne pas passer votre examen de fin d’étude pourrait vous pénaliser pour la suite de vos études ?

DASH School à Miami

« Je m’appelle Lilou TAUBAN, j’étudie à Mimai dans une école de Design (DASH). Je suis en première.

Chaque année les étudiants de la primaire au secondaire ont des examens de fin d’année (les tests standardisés : FSA, EOC). En raison du virus COVID-19, toutes les écoles du territoire ont fermé. Par conséquent le ministère de l’Education explique que les écoles n’appliqueront pas les tests standardisés mais utiliseront le contrôle continu en faisant une moyenne des notes obtenus au cours des 3 trimestres de l’année. Pour les étudiants qui avaient préparé ou qui se préparaient à ces tests depuis le début de l’année, cette décision, bien que nécessaire pour la sécurité publique, est décevante. Les tests pour les classes d’université (AP) sont maintenus mais différents. Ils passeront l’examen tous en même temps et la plupart auront 45 minutes d’épreuve. Les SAT (Test comprenant plusieurs épreuves consistant à évaluer les compétences générales du candidat avec : un QCM de compréhension écrite, des mathématiques, une rédaction optionnelle) qui sont nécessaires pour l’application dans les universités sont annulés pour le moment et certaines universités ne le considèrent plus comme un critère d’entée et les étudiants ne seront donc pas pénalisés).

Personnellement je suis d’accord sur la révocation des tests car je suis soulagée de rester à la maison au milieu de cette pandémie.

Pour ma part, mes examens standardisés, EOC d’histoire et EOC d’anglais, (EOC signifie End-Of-Course) ont été annulés. Ma note finale pour ces deux matières sera alors ma moyenne sur mes 3 trimestres. Par contre, suivant en parallèle 2 classes d’université (AP) pour le français et pour l’art, je vais devoir avoir un examen de 45 minutes pour chaque matière. »



Grâce à cet article vous connaissez désormais quelle est l'origine du BAC et quels sont ses évolutions en France. Vous savez aussi le ressenti des jeunes dans le monde face à une situation qui n'est en aucun cas profitable pour les bacheliers, comme vous avez pu le lire dans les interviews présentées. Le BAC est aujourd'hui, en France, de plus en plus nécessaire mais a pourtant de moins en moins de valeur aux yeux des employeurs ...


 
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