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Les fonds marins : Les plus grands mystères ...

Dernière mise à jour : 8 mars 2021

Il est souvent dit que sur toute la surface terrestre, seulement 5% des océans ont été explorés. Effectivement, l’humain a déjà pu marcher sur la lune et explorer une partie de l'univers, mais il est loin de connaître tous les secrets et richesses qu’offre la Terre. Certains scientifiques estiment que dans tous les océans, soit 70% de la surface du globe, il reste encore deux millions d'espèces sous-marines à découvrir. De plus, les cartographies de certaines planètes comme Mars, sont bien plus précises que les cartes de nos fonds marins. Récemment une découverte exceptionnelle a été faite par des astronomes de l’Université Cornell. Ils estiment que sur la lune de Saturne, Titan, la mer de méthane liquide “Kraken Mare“ serait bien plus profonde qu'on ne le pensait. Ils ont estimé que cette mer serait profonde d’au moins 300 mètres près de son centre. Il y a donc suffisamment d’espace pour qu’un potentiel sous-marin d’exploration puisse s’y aventurer. Dans un futur proche, un sous-marin sera ainsi expédié pour explorer ces fonds. Allons-nous mieux connaître les fonds marins des astres qui nous entourent que ceux de notre propre Terre ? Quelle est l’histoire de la conquête des abysses ? Des réponses analysées dans ce nouvel article Grunge News où nous partons à la conquête des fonds marins !


Le Nautilus et un poulpe géant (image imaginée d'après le livre Vingt mille lieues sous les mers) © Ratpack223 Adobe Stock

Jusqu’au XIXème siècle, les océans terrestres ne sont pas ou très peu explorés. Ils sont imaginés et de nombreux mythes et histoires émergent de ces écrans bleus, présents sur la majeure partie de la planète. Citons le célèbre roman de Jules Verne, “Vingt Mille Lieues sous les mers“. Mais laissons de côté le capitaine Nemo et son Nautilus et intéressons-nous à l’année 1872 (soit 2 ans après la parution du livre).

Partie d'une carte bathymétrique publiée en 1899 (crédits : Courtesy of NOAA Photo Library)

C’est cette année-là que la brigade anglaise HMS challenger part pour plusieurs années d’exploration (1872 – 1876) des fonds océaniques. L’objectif de cette démarche ? Mesurer la profondeur et draguer les fonds afin de récolter roches et organismes pour pouvoir tenter de percer le mystère des abysses. A bord de ce bateau d’exploration, une équipe de scientifiques internationale. Ils écument les océans avec la technique du sondage au fil, permettant de dresser, en 1899, la première carte bathymétrique des océans.


Carte bathymétrique (via vetofish.com) : Une carte qui montre la forme du fond d'un bassin d'eau, habituellement au moyen de contours de la profondeur (isobathes).




En 1893 la première photographie sous-marine est prise. C’est la première fois que des images sont rapportées à la surface. Equipé d’un appareil photo construit de ses propres mains, Louis Boutan capture l’océanographe et biologiste Emile Racovitza avec son scaphandre à casque, sous les eaux.


Photographie redimensionnée de Louis Boutan, prise en 1893 à Banyuls-sur-Mer (Domaine Public)

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la géophysique océanique se développe créant de nouvelles techniques de recherches telles que l'acoustique et le magnétisme.

L’acoustique sous-marine est le nom donné à l’étude de la propagation du son dans l’eau. Cette technique est employée pour étudier les océans, les lacs, les rivières, … Ce type de mesure permet ainsi d’avoir un aperçu global d’un environnement, ici, les fonds marins.

Les mesures du magnétisme sous-marin permettent entre autres, de déterminer l’âge des fonds océanique.


Le développement des échosondeurs multifaisceaux à la fin du XXème siècle, permet d’obtenir des cartes bathymétriques très précises qui révèlent un contraste entre reliefs sous-marins et reliefs continentaux. Il est affirmé qu’une chaîne de montagnes, la dorsale océanique, court sur 65 000 kilomètres de long ! Chaque océan possède alors sa propre dorsale : médio-atlantique, est-pacifique, sud-ouest indien et sud-est indien.

Puis, la mesure satellite du niveau des océans, fait aussi son apparition à la fin du XXème siècle. Cette nouvelle technique d’étude permet de compléter les mesures des sonars et de mettre à jour les cartes des océans de plus en plus précisément.

L’évolution des technologies permet donc peu à peu une meilleure exploration des abysses. Récemment, en octobre 2020, le sous-marin Ulyx a été inauguré. Nouveau bijou technologique de la flotte océanographique française, Ulyx est un AUV profond (type de robot sous-marin autonome), qui peut plonger jusqu’à 6000 mètres de profondeur et accomplir une mission de 24h à 48h. Le robot, développé par Ifremer, permettra l’exploration du plancher sous-marin mais aussi d’apporter des données aux sciences océaniques.


Le sous-marin Ulyx (crédit : © A. Bodenes/Ifremer)

Comme vous aurez pu vous en rendre compte avec la première partie de cet article, l’Homme attache une grande admiration aux fonds marins et s’y intéressent de plus en plus chaque jour, développant de nouveaux moyens pour accroître son savoir sur les abysses et ainsi percer leur(s) secret(s) … L’un des lieux qui fascine les océanographes mais aussi le grand public est la fosse des Mariannes. Vous en avez peut-être déjà entendu parler. Lieu mystique qui donne son interprétation dans de nombreux films ou même son nom à une partie méconnue du web, le Mariana’s web ...


La célèbre fosse des Marianne (crédit : ouest-france.fr / GOOGLE MAPS)

La fosse des Mariannes est l’endroit le plus profond des océans et donc de la Terre. Située à l’est des îles Mariannes, dans l’océan Pacifique, sa profondeur est d’environ 11500 mètres (plus grand que le mont Everest culminant, lui, à 8 849 m d’altitude). Etudiée pour la première fois en 1951 par le vaisseau de la Royal Navy, “Challenger II“, le rapport signale une profondeur de 10 863m. Mesure calculée avec un écho sondage qui fut perturbée en raison de l’extrême profondeur mais aussi des variations de température dans l’eau (thermoclines).

Le 23 janvier 1960 est un jour marquant. A bord d’un bathyscaphe (engin sous-marin d'exploration abyssale), le suisse Jacques Piccard ainsi que le lieutenant américain de l'U.S. Navy, Don Walsh, s’enfoncent dans les profondeurs de la fosse jusqu’à y toucher le fond ! Ils y découvrent de la vie et permettent ainsi d’affirmer que la vie terrestre ne connaît pas de limite en profondeur.

Jusqu’en 2012, personne n’était parti rejoindre les abîmes de ce monde marin de l’océan Pacifique. Cette année-là, le réalisateur du film “Titanic“ et passionné des mondes marins, James Cameron, s’aventure à bord du Deepsea Challenger dans ces abysses. Le film documentaire “DEEPSEA CHALLENGE 3D“ retrace son épopée. L’œuvre fut nominée au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2014.



En 2019, l’explorateur américain Victor Vescovo fait une triste découverte. Effectuant une plongée dans la fosse des Mariannes, l’homme découvre l’impensable. Il perçoit, dans le fond de la fosse, des déchets de plastique. Preuve que l’Homme est désormais présent partout, même dans les endroits les plus hostiles !


un sac plastique retrouvé dans la fosse des Mariannes (crédits : GETTY IMAGES / ISTOCKPHOTO)

Désormais, tournons-nous vers l’actualité du jour, la conquête des profondeurs sous-marines extra-terrestres !

La mission Cassini-Huygens a pris fin en septembre 2017 et pourtant, ses données sont toujours analysées / étudiées. Récemment, des chercheurs du Centre d’astrophysique et des sciences planétaires de l’Université de Cornell ont réalisé que la mer de “Kraken Mare“ de Titan (lune de Saturne), était en réalité bien plus profonde qu’on ne le pensait. Ils ont calculé une profondeur de 300m ! L'équipe qui a fait la découverte donne l'équivalence de la taille du Chrysler Building de New York pour pouvoir se représenter. A titre de comparaison, en 2014, les scientifiques s’accordaient sur une profondeur de 35m.

Comment la distance abysses – surface de Titan a-t-elle été calculée ? Le résultat fut obtenu via des calculs qui reposaient sur le temps que mettait le signal du radar à revenir des profondeurs à la surface de la mer. Des calculs pointilleux où, la composition de “Kraken Mare“ a bien été prise en compte (composée, entre autres, de méthane et d’éthane).


Kraken Mare (source : Swelllinesmag.com)

Les fonds marins sont encore bien mystérieux de nos jours et inspirent toujours autant la création de monstres imaginaires vivant dans les abysses. Des monstres qui font rêver la science et qui effraient pourtant la société. Des monstres qui pourraient même vivre dans la fosse des Mariannes si l'on se fit au film "Underwater" de William Eubank. Quoiqu'il en soit, avec l'avancée des nouvelles technologies, chaque jour est un pas en avant dans la conquête des fonds-marins et donc dans la découverte de potentiels effrayantes créatures maritimes ...



 
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1 commentaire


photo lab
photo lab
04 mars 2021

Étant donné que vous aimez la photographie animalière, je souhaite vous donner des informations très utiles sur le sujet. Je suis sûr que vos compétences s'amélioreront. Bonne chance! https://fixthephoto.com/wildlife-photography.html

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